Emma Lyon (Lady Hamilton) avait une origine modeste. Elle naît en 1765, à Great Neston, dans le nord du Pays de Galles. Son père était forgeron gallois et sa mère travaillait comme bonne. Le père meurt alors qu’Emma a tout juste quatre mois. Très tôt, Emma doit travailler. Lorsqu’elle atteint l’âge de 14 ans, Emma et sa mère se rendent à Londres, à la recherche de travail et d’une meilleure vie.

Née “Emily Lyon” en 1765 à Swan Cottage, Ness, est la fille d’un forgeron, Henry Lyon, qui meurt alors qu’elle est âgée de deux mois. Sa mère, Mary Kidd, l’élève à Hawarden, mais sans éducation formelle.

À quinze ans, elle se rend à Londres où, d’abord grisette, elle finit par travailler dans une maison de prostitution. Sa beauté la fait remarquer par un baronnet qui la prend sous sa protection. Elle participe alors à des soirées polissonnes de l’aristocratie anglaise, au cours desquelles on la fait par exemple monter sur une table habillée de fourrure, prenant des poses lascives. Une rumeur prétend qu’elle aurait eu une fille avec sir Henry Fetherstonhaugh, Emma Carew, envoyée vivre avec sa grand-mère au pays de Galles où elle reste toute sa vie.

Charles Francis Greville
Charles Francis Greville

Elle fait alors la conquête de Charles Francis Greville, frère du deuxième comte de Warwick. Celui-ci, après lui avoir fait changer son nom en «Emma Hart», la présente au portraitiste George Romney, dont elle devient la muse pendant plus de dix ans, lui servant de modèle pour une cinquantaine de portraits, dans les costumes les plus divers: Cassandre, Circé, etc. C’est à son contact qu’elle apprend l’art de prendre des poses, lui donnant un air de beauté grecque. Art qui fait plus tard son succès, et donne naissance à l’expression «les attitudes d’Emma».
Charles, comprenant rapidement tout le potentiel que cette jeune femme peut lui apporter en société, organise sa bonne éducation. Il lui fait ainsi suivre des cours de maintien, de chant, de langue anglaise soutenue. Emma est intelligente et apprend vite. Ses nombreuses lettres adressées à Greville montrent la progression rapide de son style. Emma est à cette époque passionnément amoureuse de Greville, comme en témoigne sa nombreuse correspondance enflammée. Cet homme l’a sortie de la misère, lui a donné une instruction et lui a fait une place dans la société. Toutefois, Greville ne partage pas ses sentiments. Les responsabilités familiales de Greville et ses nécessités financières le contraignant à un «bon» mariage, et il ne peut épouser Emma qui vient d’un milieu social trop modeste.

Lady Hamilton
Lady Hamilton
Sir William Rowan Hamilton
Sir William Rowan Hamilton

Bientôt, Emma est devenue une vraie femme du monde. Sa mère joue le rôle de gouvernante sous le nom de Mme Cadogan. L’oncle de Greville, le diplomate sir William Hamilton, ambassadeur d’Angleterre à la cour du roi de Naples, avait déjà fait la connaissance de Emma du temps où il était marié à sa première femme. Mais cet homme bronzé, mince, élancé, d’une grande culture, passionné par l’archéologie, était resté auprès de sa première épouse.
À la mort sans descendance de Lady Hamilton, première du nom, Greville a l’idée d’envoyer Emma à Naples, sous prétexte de parfaire son instruction culturelle, mais pour la pousser en réalité dans les bras de son oncle. Ayant obtenu l’assurance que Charles la rejoindrait dès qu’il le pourrait, Emma finit par partir.

Elle est alors reçue avec tous les honneurs par Sir William, qui a pris soin de lui aménager une aile somptueuse dans sa villa de Naples. Il lui fait une cour assidue, mais sans succès. Emma, dans ses lettres adressées à Charles, jure de ne jamais céder aux avances de l’ambassadeur, et s’offusque des réponses de Greville qui lui conseille le mariage. Elle l’épouse le 6 septembre 1791 à St George’s Hanover Square (Londres), devenant lady Emma Hamilton.

Contre toute attente, ce mariage est très bien accueilli par le milieu diplomatique napolitain, puis par l’aristocratie anglaise. Sir William, ambassadeur, doit demander l’agrément de la reine pour ce mariage, et c’est l’occasion d’un voyage en Angleterre. Emma est accueillie en vraie lady, ce qui est pour elle un triomphe. Sur le chemin du retour vers Naples, le couple fait halte à Paris où il rencontre le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette, qui sont alors en quasi-résidence surveillée aux Tuileries. La reine aurait confié à lady Hamilton une lettre destinée à la reine de Naples, sa sœur. C’est ainsi qu’elle devient une amie proche de Marie-Caroline d’Autriche, épouse de Ferdinand IV de Naples.

Statue de cire d'Horatio Nelson
Statue de cire d’Horatio Nelson

Elle mène alors la vie mondaine et luxueuse de l’épouse d’un ambassadeur, et fréquente assidûment la cour de Naples. Elle y fait la connaissance d’Horatio Nelson en 1793, qui vient chercher des renforts pour contrer les Français qui ont commencé à envahir l’Italie du Nord. Il revient à Naples cinq ans plus tard en tant que légende vivante, juste après la bataille d’Aboukir en Égypte. Cependant, ses aventures l’ont prématurément vieilli: il a perdu un œil, un bras et la plupart de ses dents: Emma s’évanouit quand elle le voit. Elle l’héberge et le nourrit dans la maison de son mari, et organise une fête avec mille huit cents invités pour célébrer son quarantième anniversaire. Une liaison naît alors entre Lady Hamilton et son illustre convalescent. Leur relation semble avoir été tolérée et peut-être même encouragée par le vieux sir William, qui avait une grande admiration et un grand respect pour Nelson. À partir de 1799, le couple Hamilton et Nelson forment un ménage à trois. Cette relation fait toutefois scandale dans la bonne société anglaise.

Lady Hamilton
Lady Hamilton

Son époux quitte sa fonction à Naples en 1800. Sir William Hamilton et sa femme reviennent à Londres.

Emma, enceinte, s’installe au domaine de la ferme Merton, dans le Surrey, offerte par son amant, Lord Nelson. Elle y donne naissance à Horatia Nelson le 3 janvier 1801 (à Piccadilly , Décédée le 6 mars 1881 âgée de 80 ans enterrée au Paines Lane Cemetery , Angleterre) . Sir William fait son possible pour ignorer l’accouchement et l’enfant, si bien qu’à son décès en 1803, son testament désigne son neveu Charles Greville comme son unique héritier.

Pendant les premières années de sa vie, elle est connue sous le nom de Horatia Thompson car, pour protéger Nelson du scandale d’avoir eu un enfant hors mariage, l’amiral Thompson de l’arsenal de Portsmouth a accepté de se faire passer pour le père. Cependant, dans son testament, Nelson écrit : “Je laisse à la bienveillance de mon pays ma fille adoptive Horatia Nelson Thompson, et je souhaite qu’elle n’utilise à l’avenir que le nom de Nelson“.

Emma ne s’en inquiète guère, tout à son amour pour Horatio Nelson. Ce dernier, pressé par Fanny (Frances Nisbet), sa femme, de choisir entre ces deux femmes, décide de vivre avec Emma dans la petite maison de Merton.

Horatia Nelson Thompson
Horatia Nelson Thompson

Après la mort de Nelson en 1805 à la bataille de Trafalgar, Emma ne touche aucun héritage, le frère de Nelson s’étant arrangé pour détruire le codicille la favorisant. Malheureusement, Lady Hamilton s’est endettée et la fillette a dû passer dix mois dans une cellule de prison avec sa mère avant qu’elles ne s’envolent pour Calais afin d’échapper aux créanciers. Si Fanny, la femme de Nelson, touche une partie de l’héritage et Horatia, qui passe alors pour une filleule d’Horatio, touche une somme modeste, c’est le frère d’Horatio qui est le légataire principal.

Révérend Philip Ward
Révérend Philip Ward

Emma se fait passer à cette époque pour la gouvernante de sa fille et ne lui dit jamais qui est sa mère. Sans héritage ni fortune, continuant pourtant de mener grand train, contrainte de vendre au fur et à mesure ses tableaux, son argenterie, ses meubles précieux, Emma s’endette lourdement en dix ans. Alcoolique, bouffie, souffrant d’une cirrhose du foie, elle est harcelée par ses créanciers. Sa correspondance entretenue avec Nelson, dont on ne sait si elle fut volée ou vendue par ses soins, est finalement publiée et fait scandale. Elle s’enfuit alors à Calais et y meurt d’insuffisance hépatocellulaire en 1815 Rue Française. C’est monsieur Cadogan, dont le père médecin a eu à son service la mère d’Emma, qui paye les 28 livres et 10 shilling destinés à régler les frais d’enterrement. Son corps ne sera jamais rapatrié en Angleterre, comme elle en avait fait la demande.Horatia fut ramenée en Angleterre déguisée en garçon, car si son identité avait été connue, elle aurait été arrêtée pour les dettes contractées par sa mère en France. Horatia passa les sept années suivantes à Slaugham, dans le Sussex, chez la sœur de Nelson, Mme Catherine Matcham. Le 19 février 1822, elle épousa le révérend Philip Ward, et ils eurent neuf enfants, dont deux sont enterrés dans cette tombe. Son fils cadet est mort d’une maladie du foie à son retour des Indes, et sa fille aînée a été renversée par un cheval qui s’est enfui de la cour de l’auberge Queen’s Head, dans Pinner High Street, et a été transportée dans une boutique de drapier voisine, où elle est décédée. Horatia a survécu vingt ans à son mari (qui est probablement enterré à Tenterden) et est décédée à Beaufort Villa, Woodridings, Pinner, à un demi-mile au nord du cimetière.

Tombe d'Horatia Nelson Ward
Tombe d’Horatia Nelson Ward


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Culture populaire

Emma Hamilton est l’héroïne du roman d’Alexandre Dumas Lady Hamilton, elle figure également dans le roman du même auteur La San-Felice.

Elle apparaît aussi dans le roman de Susan Sontag L’Amant du Volcan paru en 1992.

Un film de 1941 lui est même dédie : Lady Hamilton

L’émission Secrets d’Histoire sur France 3 du 20 janvier 2020, intitulée Splendeur et déchéance de Lady Hamilton, lui est consacrée.

L’émission Franck Ferrand raconte sur Radio Classique du 26 avril 2021, intitulée Lady Hamilton, lui est consacrée.

Voici quelques portraits d’une des plus Célèbre Anglaise morte à Calais.

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Arbres généalogiques simples de la famille d’Emma

Sources diverses :Wikipedia , www.histoire-empire.org , www.nelson-society.com , http://www.emmahamiltonsociety.co.uk

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